Au service du patient via des activités de : recherche en laboratoire, valorisation avec la création de start-up, télémédecine, prévention & dépistage, formation & congrès
Face à ce défi, le CeeD et l’Université de Strasbourg unissent leurs efforts
Laboratoire de recherche translationnelle, le CeeD associe médecins et chercheurs
Les travaux de recherche de l’équipe du CeeD s’orientent autour de grandes thématiques, qui connaissent aujourd’hui de réelles avancées
Chaque année, le CeeD fait appel à des experts scientifiques pour évaluer, valider et orienter les projets de recherche
Retrouvez les publications de l’ensemble de l’équipe du CeeD
Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Au service du patient via des activités de : recherche en laboratoire, valorisation avec la création de start-up, télémédecine, prévention & dépistage, formation & congrès
Face à ce défi, le CeeD et l’Université de Strasbourg unissent leurs efforts
Laboratoire de recherche translationnelle, le CeeD associe médecins et chercheurs
Les travaux de recherche de l’équipe du CeeD s’orientent autour de grandes thématiques, qui connaissent aujourd’hui de réelles avancées
Chaque année, le CeeD fait appel à des experts scientifiques pour évaluer, valider et orienter les projets de recherche
Retrouvez les publications de l’ensemble de l’équipe du CeeD
Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Cette année, le CeeD a lancé un appel à abstracts afin de favoriser la promotion de travaux de recherche originaux (non publiés) et la présentation de nouveaux talents.
La vingtaine d’abstracts sélectionnés a bénéficié d’une communication affichée durant EuroDia Meeting et 2 prix ont été attribués aux meilleurs d’entre eux :
Secrétaire : Julien CHERFAN
Créé à l’initiative du Centre européen d’étude du Diabète (CeeD) dans une dynamique translationnelle, le congrès EuroDia Meeting offre à la communauté scientifique et au corps médical une occasion parfaite de partager les dernières avancées en diabétologie. Alors que l’on constate que la pandémie de diabète dépasse largement les projections initiales, il semble plus que jamais nécessaire que chercheurs et cliniciens travaillent de concert, pour relever ensemble les défis que le diabète ne cesse de leur lancer.
Le diabète de type 1, en constante augmentation, est un défi à relever tant par le traitement, que par la prise en charge, pour ces patients qui vont devoir vivre avec cette maladie chronique toute leur vie.
Le Pr Bougnères, pédiatre à l’hôpital Saint Vincent de Paul et spécialiste du diabète de type 1 chez l’enfant, cherche avec son équipe à déterminer quels sont les mécanismes qui induisent l’apparition du diabète de type 1, une question encore sans réponse. Pour cela, ils ont étudié de « vrais » jumeaux. Ils se sont rendu compte que la génétique ne peut pas tout expliquer. En effet, en ayant exactement le même code génétique, l’un des deux jumeaux peut développer un diabète et l’autre pas. Il y a donc une composante environnementale importante dans l’apparition de la maladie, notamment au niveau microbien. En recoupant des données de patients, Pr Bougnères a pu identifier certains marqueurs : le syndrome pseudo-grippal augmenterait la probabilité de développer un diabète, alors que la varicelle et les diarrhées de la petite enfance auraient un rôle protecteur.
Chercheur au Centre européen d’étude du Diabète, basé à Strasbourg et à l’initiative de ce congrès, le Dr Bouzakri a présenté l’état d’avancement de ses recherches sur le sport dans la prévention et la guérison du diabète de type 2. Il a découvert que l’activité des muscles déclenche la sécrétion de myokines, molécules qui sont véhiculées par le sang et qui sont capables de « parler » aux autres organes, notamment au pancréas. Une des myokines en particulier a été isolée car présentant un profil très intéressant de par sa capacité à protéger le pancréas tout en augmentant la sécrétion d’insuline. Le Dr Bouzakri étudie au niveau cellulaire l’action bénéfique de l’activité sportive. Ce bénéfice semble double : d’une part le muscle consomme le glucose sanguin et d’autre part, il préserve de l’apparition du diabète grâce à ses sécrétions moléculaires propres.
Dr Said Bekka, spécialiste de la pathologie du diabète et rédacteur en chef de la revue « Diabète et Obésité », a décidé de montrer l’exemple à ses patients en participant avec eux à des sports extrêmes. Pour lui, le diabétique de type 1 est comparable à un sportif de haut niveau : il doit savoir adapter son traitement, être discipliné et savoir improviser. Conscient de ce parallèle, pour lutter contre le fatalisme accompagnant la lourde prise en charge de la maladie, différents exploits sportifs ont été accomplis par le Dr Bekka et ses patients : marathon de New York, ascension du Kilimandjaro, traversée de la manche à la nage, du pôle Nord… Des malades autrefois pessimistes en sont sortis combatifs et ont surtout réduit de moitié leur consommation d’insuline.
La physiologie de l’îlot de Langerhans, îlot qui se trouve au cœur de la maladie et en interaction avec d’autres organes du corps humain, continue de dévoiler ses mystères.
La pathologie diabétique consiste en un déséquilibre métabolique, c’est sur cet aspect que le Pr Wollheim a axé ses travaux. Actuellement professeur Emérite au Département de Physiologie cellulaire et Métabolisme au Centre Médical Universitaire de Genève, le Pr Wollheim a présenté ses dernières découvertes sur la mitochondrie, moteur de la cellule qui transforme le sucre en énergie. Avec son équipe il a pu mettre en évidence que la surabondance de glucose peut à terme faire « surchauffer » la mitochondrie. Ce déséquilibre énergétique induit des conséquences graves sur la cellule et notamment sur les cellules pancréatiques. Ces résultats expliquent en partie la chute de la production d’insuline sur le long terme et l’apparition du diabète de type 2.
Quel est le lien entre la malnutrition enfantine et le diabète de type 2 chez l’adulte ? C’est la question à laquelle se propose de répondre le Pr Van Obberghen du département de biologie moléculaire et de biochimie de la Faculté de Médecine de Nice. Il a pu associer une carence alimentaire chez la femme enceinte, à des répercussions sur le développement fœtal. Cette malnutrition peut chez l’adulte prédisposer au diabète de type 2. Il a prouvé, chez les animaux, qu’un régime alimentaire pauvre en protéines pour les femelles enceintes conduit à une diminution du nombre d’îlots pancréatique et par conséquent une diminution de la sécrétion d’insuline.
Le tube digestif humain est une machinerie extrêmement complexe où l’on trouve plus de 10 millions de gènes microbiens produits par plus de 1500 espèces de bactéries différentes. Le Dr Burcelin, directeur de l’équipe « Facteurs intestinaux de risques des maladies métaboliques » à l’Hôpital Rangueil de Toulouse, s’intéresse à cet écosystème chez les patients diabétiques et obèses. Dans cette optique, il a utilisé une méthode mathématique capable de comparer les profils bactériens de diabétiques, d’obèses et de patients sains. Il en a conclu que les personnes saines ont une plus grande diversité bactérienne. Plus étonnant encore, en implantant les bactéries provenant d’une souris obèse chez une souris saine, cette dernière devient elle aussi sujette au surpoids.
Une table ronde sur L’avenir des diabétiques au travers de l’innovation technologique a permis aux invités et aux participants de confronter leurs idées sur des sujets d’avenir pouvant permettre de véritables progrès scientifiques et médicaux.
Le Pr Renard enseigne l’endocrinologie, la diabétologie et le métabolisme à la Faculté de Médecine de Montpellier. Il travaille sur le couplage pompe/capteur du pancréas artificiel, pour améliorer le largage de l’insuline au cours de la journée. En effet, il est pour l’instant difficile de prévoir les variations de glycémie qu’il peut y avoir et les risques de sortir de la norme (0.7g/L – 1.8g/L) sont élevés. Pour augmenter la performance des capteurs, le Pr Renard propose un système permettant au patient diabétique d’annoncer à son dispositif la prise d’un repas et ainsi permettre à la pompe d’anticiper l’injection d’insuline. Ce système permet la réduction des événements hypoglycémiques et une meilleure qualité de vie pour le patient diabétique.
A la Faculté de Médecine de Lille, le Pr Pattou enseigne la chirurgie dans le département d’endocrinologie. Depuis 10 ans, il s’intéresse à la transplantation d’îlots pancréatiques dans le foie, technique ayant pour but de limiter les hypoglycémies graves chez les bénéficiaires en leur injectant des îlots humains directement dans le foie (et non pas dans le pancréas). Cette approche a prouvé son efficacité et certains transplantés ont pu vivre des années entières sans aucune injection d’insuline.
Dr Séverine Sigrist, présidente de la start-up « Defymed » spin off du Centre européen d’étude du Diabète, nous a présenté son projet phare : le pancréas bioarticiel MailPan. Ce dispositif se présente sous la forme d’une petite poche plate que l’on place chirurgicalement sous la peau au niveau abdominal. Le corps du patient diabétique va en vasculariser les parois et permettre les échanges de nutriments avec l’organisme. La membrane semi-perméable du MAILPAN va bloquer les molécules de l’immunité mais permettre à l’insuline de diffuser dans le sang. On pourra ainsi, grâce à ce système, greffer un pancréas fonctionnel chez les patients diabétiques, sans recourir aux traitements anti-rejets et à leur toxicité. Cette approche offrira à terme une véritable solution pour les personnes diabétiques de type 1.
Un état des lieux du risque cardiovasculaire lié au diabète (traitements actuels, nouveautés thérapeutiques et éventuels risques associés) s’est ensuivi pour permettre d’améliorer la prise en charge du patient grâce aux outils actuels.
Pr Pierre-Henry Ducluzeau, Professeur en Nutrition Humaine au Centre Hospitalier Universitaire de Tour, a apporté son regard sur la place des statines dans les médias et la réalité médicale faisant écho à une récente polémique concernant l’utilisation des statines, leur potentielle inefficacité et leurs effets indésirables. Cependant les experts semblent s’accorder sur leur rôle bénéfique et sur leur capacité à abaisser le LDL dans le sang (mauvais cholestérol). De plus, un arrêt du traitement par statines chez les sujets à haut risque s’accompagne d’une surmortalité cardio-vasculaire.
Les liens entre diabète et cancers ont été présentés lors d’EuroDia Meeting pour permettre de repenser les prises en charge des patients diabétiques notamment au travers du dépistage des cancers.
Les cellules bêta présentes dans le pancréas sont très particulières par rapport aux autres cellules humaines, ce qui explique en partie l’agressivité et la mortalité élevée des cancers du pancréas. En partant de ce constat, le Pr Charles Thivolet, professeur et praticien hospitalier au CHU de Lyon, a fait le parallèle entre diabète et cancer du pancréas. Au cours de ces recherches, il est apparu clairement que le dénominateur commun de ces deux pathologies se trouve être l’obésité. Les pancréas cancéreux et les pancréas des diabétiques de type 2 sont infiltrés par des cellules adipocytaires (cellules qui stockent les graisses) ayant une forte incidence sur, à la fois, l’apparition du cancer, mais aussi du diabète. Et pour cause, le cancer se révèle souvent dans les trois ans suivant la découverte d’un diabète de type 2.
Pr Mathelin, actuellement responsable de l’Unité de Sénologie du CHRU de Strasbourg et Professeure de la Faculté de Médecine, s’intéresse à la relation entre diabète et cancer, mais plus particulièrement cancer du sein. Ses travaux démontrent une incidence et une mortalité augmentées de cancer du sein chez les femmes diabétiques. Cela peut s’expliquer par des facteurs de risques communs : le surpoids et la sédentarité. Cette prévalence est encore mal connue par les médecins. Pour remédier à ce problème, la Pr Mathelin propose plus de suivi sénologique pour les femmes diabétiques de type 2 de plus de 50 ans, avec un dépistage mammographique tous les 2 ans.
Une dernière table ronde sur les Médecine virtuelle, diagnostic réel et prise en charge clinique a permis de clôturer ce congrès riche en intervenants et en contenus.
Le big data en médecine se compose de banques de données numériques gigantesques concernant des patients, leurs pathologies et l’efficacité de leur traitement. Pour faire émerger des conclusions face à cette masse d’information, les spécialistes font appel à l’informatique. C’est dans cette perspective que Karl Neurberger, diplômé de l’Ecole Polytechnique d’HEC et Data Scientist chez Quantmetry, a lancé le projet « Senometry ». Ce projet a pour but d’analyser des données de plus de 10 000 patientes atteintes d’un cancer du sein. L’analyse croisée de ces données apportera un certain nombre de réponses à des questions non résolues et permettra de dégager des corrélations inattendues.
Le Pr John Pickup, diplômé de Oxford, travaille à la Faculté de Médecine du King’s College à Londres, dans un département spécialisé dans le diabète et le métabolisme. Le Pr Pickup a axé sa présentation sur les perspectives offertes par les données recueillis auprès des patients diabétiques.
Le Pr Guy Rutter, à la tête du département de biologie cellulaire et fonction génomique à l’Imperial College de Londres, est considéré comme une référence dans le domaine du diabète et ses travaux sont reconnus dans le monde entier. Il a ainsi expliqué la façon dont la trop forte concentration en sucre et acides gras fait baisser la sécrétion d’insuline. Cette abondance de nutriments provoque une toxicité cellulaire et modifie les communications entre les cellules bêta-pancréatiques. A terme, ce contexte se révèle extrêmement délétère et enclenche un cercle vicieux dans lequel une glycémie élevée baisse la sécrétion d’insuline ce qui continue d’augmenter la glycémie.
Pour conclure ce congrès, le Pr Reach, enseignant en endocrinologie à l’Université Paris 13, a offert une réflexion rafraîchissante sur la relation praticien-patient dans la thérapie diabétique. Devant le triomphe de la médecine basée sur les évidences scientifiques (EBM), il s’est interrogé sur le manque de compliance du patient diabétique et des patients en général. La médecine moderne se base sur une triangulation : les données de la science, l’expérience du praticien et les préférences du patient. Pour pouvoir faire ressortir une conclusion d’une étude, il est nécessaire d’avoir un large panel d’information provenant d’un grand nombre d’anonymes. Et cela, pour obtenir une objectivité scientifique basée sur l’interprétation de données sélectives. Or la relation entre le médecin et son patient se base sur la subjectivité. C’est un dialogue entre deux « pensées complexes » qu’il faut considérer.
Conclusion: Cette deuxième édition d’EuroDiaMeeting a mise en valeur les nombreux aspects d’une maladie complexe et notamment la relation étroite qui lie le diabète au cancer. Il se dégage une idée centrale de ces deux jours de conférence : la place de l’obésité comme facteur de risque majeur pour l’apparition du diabète mais aussi du cancer. Ce qui renforce encore l’importance d’une bonne hygiène de vie accompagnée d’une activité physique régulière.
En utilisant ce site, vous acceptez que les cookies soient utilisés à des fins d'analyse. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter nos Mentions légales .
Close