Alimentation et plaisir

Vers une modification des modes de consommation en France ?

Par Céline Distel, diététécienne au réseau de santé REDOM

Hiver 2018 - Lettre n°28
#Alimentation #bio #consommateur #Consommation

Les médias ont constaté dernièrement de véritables changements dans les habitudes des consommateurs. Une tendance confirmée par les baisses considérables des chiffres d’affaires des grandes et moyennes surfaces (GMS) depuis une dizaine d’années.

Ce constat peut-il être corrélé avec une prise de conscience environnementale ou aux derniers scandales mêlant l’industrie agroalimentaire ? Les messages de prévention et d’alerte auraient-ils été entendus ? On fait le point.

Les habitudes changent, les cartes se redistribuent aussi bien au niveau de la typologie des produits consommés (moins de viande de soda et de lait…) que des lieux et méthodes d’approvisionnement.

À plus grande échelle, c’est la fréquentation des GMS qui tend à diminuer, tout comme les habitudes d’approvisionnement, qui semblent également en plein bouleversement. Nos modes de vie actuels peuvent souvent imposer un rythme effréné où tout est fait pour pousser à la consommation. À tel point que passer des heures dans les grands rayons des GMS n’est plus envisageable pour certains. Ainsi, alors que les uns décident de faire leurs courses durant la pause déjeuner, d’autres privilégient les achats sur Internet afin d’optimiser leur temps. Les consommateurs s’orientent désormais plus facilement vers les magasins de proximité, ou encore, se fournissent volontiers auprès des services de « drive » proposés par certaines grandes enseignes.

Autre forte tendance : l’augmentation de la part de consommation des produits issus de l’agriculture biologique et/ou locaux. Ceci s’expliquerait par la forte volonté de certains consommateurs à acheter moins mais mieux. Les notions de qualité et de durabilité s’installent dans le marché des GMS.

Pour répondre à ces grands changements, les groupes français s’adaptent et développent de plus en plus d’espaces pour les produits issus de l’agriculture biologique ou encore rouvrent des petites surfaces. Mais n’ont-ils pas pris ce virage trop tardivement ? Et bénéficient-ils encore de la confiance des consommateurs ? Il semblerait que les méthodes des GMS et la pression qu’elles imposent à certains producteurs aient définitivement éloignés certains consommateurs soucieux d’une répartition des profits plus juste et équitable en faveur des producteurs.

Ces modifications ne sont cependant pas similaires à l’ensemble du territoire :

  • certaines campagnes ne profitent pas d’un aussi grand choix que les grandes villes,
  • les moyennes et grandes surfaces restent ainsi un endroit apprécié en campagne,
  • le rapport/qualité prix reste également une notion étroitement corrélée au revenu du foyer des consommateurs.

 

Au final, il s’agit moins de dé-consommation que d’un changement de mode de consommation. Les producteurs, distributeurs et industriels vont devoir s’adapter à cette nouvelle situation. Une aubaine plutôt qu’une menace. Pour qui saura s’adapter !

Partager cet article sur :