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Un robot pour faciliter le quotidien des enfants diabétiques

Été 2016 - Lettre n°19
#enfant #Diabète #Charlie #Robot

Un consortium européen de professionnels de santé, d’ingénieurs en robotique et d’universitaires est à l’origine d’un projet pour le moins surprenant et original : il a créé Charlie, un robot destiné à l’accompagnement des enfants diabétiques, âgés de 7 à 14 ans. L’Europe est le continent ayant la plus forte prévalence de diabète de type 1 de l’enfant. Selon la Fédération Internationale du Diabète, près de 140 000 enfants de moins de 14 ans seraient ainsi concernés, et près de 21 600 nouveaux cas seraient diagnostiqués chaque année.

«Un enfant malade et sa famille pensent au diabète toutes les
dix ou quinze minutes», a expliqué à l’AFP Gert Jan van der
Burg, pédiatre à l’hôpital Gelderse Vallei à Ede, au centre des
Pays-Bas.

Le robot Charlie, réel compagnon de route des enfants diabétiques, les aide à appréhender leur maladie et à mieux la contrôler, sous couvert du jeu. À son contact les enfants apprennent ainsi à faire leur glycémie, à compter les glucides, à réagir en cas d’hypo ou d’hyperglycémie. Charlie parle, danse et en posant des questions par l’intermédiaire d’une tablette, participe de la démarche d’éducation thérapeutique de ces jeunes patients, qui apprennent tout en s’amusant.

Jusqu’à présent, quarante enfants ont rencontré leur nouvel ami Charlie dans le cadre de la phase de test actuellement menée aux Pays-Bas, première étape d’un projet de quatre ans financé à hauteur de 4 millions d’euros par l’Union Européenne et lancé en mars 2015. Des tests sont également menés en Italie.
Les créateurs de Charlie veulent ainsi «développer une nouvelle sorte de personnage qui aide les enfants à faire face à la maladie, leur apprend ce qu’est le diabète ainsi que les effets du sport et de la nourriture», a expliqué à l’AFP Mark Neerincx, chercheur à l’université technique de Delft. Face à ce «lourd fardeau» qu’est la maladie, les enfants conscients d’être différents peuvent exprimer leurs sentiments et raconter leurs expériences au robot, qui construit un profil pour chacun de ses petits patients et apprend ainsi à les connaître. «Charlie est gentil, il me pose des questions sur moi », sourit Sofiye Boyuksimsek, 10 ans, diagnostiquée voici deux ans. L’actuelle phase de test, devrait permettre à l’ami des enfants d’apprendre à mieux évaluer leurs besoins et ceux de leurs
parents et transformer ses interactions en véritables conversations.

Le diabète de type 1 se caractérise par une destruction auto-immune de plus de 90% des cellules béta, productrices de l’insuline, une hormone vitale, indispensable à la régulation du taux de sucre dans le sang, lequel influence la construction et le fonctionnement des cellules.
Un apport pluriquotidien d’insuline leur est ainsi nécessaire. Pour cela, les parents disposent soit de stylos injecteurs ou de pompes à insuline. Les parents, mais aussi les enfants eux-mêmes, doivent donc décider, mesurer, calculer et ajuster les apports en insuline en fonction de mesures préalables du taux de glycémie (sucre dans le sang) lui-même conditionné par de nombreuses variables (activité physique, prises glucidiques…). Et une erreur de dosage peut provoquer transpiration, vertiges et troubles du comportement, voire un coma et à plus long terme l’apparition de graves complications.

Gérer un diabète est par conséquent un acte complexe, anxiogène et nécessitant une implication permanente du patient.

 

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