Trente ans déjà, et après ?

Le trentième anniversaire de la création du Centre européen d’étude du Diabète (CeeD) pourrait paraître anecdotique, l’année où l’on célèbre les 100 ans de la découverte de l’insuline. C’est loin de l’être. En effet, avoir compris en 1991 que l’explosion pandémique du diabète allait nécessiter de nouvelles conceptions de la recherche, avoir créé une structure qui, avec le temps, a répondu à ces besoins et aujourd’hui s’apprêter à développer pour tous les diabétiques des stratégies innovantes susceptibles de transformer leur avenir, n’est pas une mince gageure.

En 30 ans, le CeeD est passé d’une association avec 4 salariés à une véritable entreprise appuyée sur tous les acteurs de la diabétologie et au centre de tout cela, bien sûr, le patient, mais aussi tous les professionnels impliqués dans la lutte contre cette maladie. D’autres acteurs ont aussi joué un rôle essentiel dans l’évolution du CeeD : en premier lieu, les collectivités territoriales, sans lesquelles le bâtiment Leriche n’aurait jamais vu le jour, mais aussi les médias qui ont toujours soutenu nos actions ainsi que tous les bénévoles qui ont animé des opérations de notoriété et collecte de fonds, témoignant que la solidarité alsacienne et notamment la culture de la vie associative, n’étaient pas ici de vains mots.

Au fil du temps, j’ai pu m’appuyer sur de remarquables compétences humaines, dans le domaine scientifique comme dans la gestion, le management, la communication. Ensemble, nous avons su faire évoluer le CeeD pour s’adapter, avec agilité, aux besoins des patients et des médecins, mais aussi de tout un chacun, que ce soit dans le domaine de la recherche, du soin et de la formation. Cette évolution s’est concrétisée par le développement d’un laboratoire de recherche de pointe, la création de structures filles (CEED Formation), l’établissements de partenariats nationaux et internationaux, la création de 3 start- up, la création d’un centre de santé, l’ouverture d’une Maison Sport et Santé, ces 2 derniers dans de nouveaux locaux (bâtiment Racine). Merci à toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés !

Grâce à cette organisation progressivement mise en place, le CeeD peut aujourd’hui affronter de nouveaux défis, notamment valider chez l’Homme toutes les promesses de nouvelles molécules issues de tissus musculaires humains, dont nous avons pu démontrer les bénéfices dans différents modèles de diabète expérimental animal. Cette validation permettra de proposer rapidement chez l’Homme une première biothérapie curative du diabète grâce à ces produits naturellement présents dans des organes ou tissus humains. Au-delà, c’est la prévention du diabète ou sa réversion que nous rechercherons.

Bien sûr, nous continuerons à rechercher d’autres produits naturels issus du muscle, du foie, du tissu graisseux, tous les organes impliqués dans la survenue ou l’évolution du diabète. La recherche ne sera pas notre unique préoccupation, mais le CeeD gardera sa vocation de transmission du savoir, d’amélioration de l’offre de soins en favorisant la prévention et la prédiction du diabète, notamment par des opérations de dépistage de masse et sera toujours attentif aux attentes des patients dans leur vie quotidienne.

Depuis 30 ans, l’histoire du CeeD est avant tout une histoire de femmes et d’hommes. Et elle le restera toujours car c’est l’essence de sa culture.

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