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Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
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Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Céline Distel-Bonnet, diététicienne au réseau de santé REDOM
Actuellement les recommandations françaises de consommation de glucides sont de 50 à 55% de l’apport énergétique total. Autrement dit, la moitié de ce que vous mangez doit être source de glucides. Cette recommandation est valable pour l’ensemble de la population mais également pour les personnes atteintes de diabète de type 1 ou de type 2. Néanmoins, ces dernières années, les régimes « pauvres en glucides » gagnent en notoriété, mais sont-ils vraiment valables ?
Il s’agit d’un apport de ce nutriment inférieur à 50 % des apports alimentaires totaux de la journée. Cet apport peut descendre de 45% à moins de 10% de l’apport énergétique. La version la plus drastique de ce type de régime est également appelée régime cétogène ou « kéto ». Rappelons que les glucides se trouvent principalement dans les :
Les glucides représentent un carburant pour l’organisme : ils sont donc une source d’énergie.
Néanmoins la quantification des glucides est nécessaire pour les personnes diabétiques car leur consommation va impacter la sécrétion d’insuline. C’est sur ce point que s’appuie la théorie du régime pauvre en glucides : à savoir que si la consommation est faible, le pancréas sera moins sollicité car le besoin en insuline sera moindre. De manière générale, les variations de glycémie seraient moins fréquentes, ce qui aurait un impact positif sur l’HbA1c. Le régime cétogène pousse cette pratique à l’extrême puisque l’apport en glucide doit être minimal, soit environ 10% de la ration. Le corps modifie son fonctionnement pour trouver de l’énergie ailleurs et va s’appuyer sur les deux autres macro nutriments : les protéines et les lipides. Ainsi la dégradation des lipides par le foie va se transformer en corps cétoniques, qui vont prioritairement alimenter le cerveau en énergie.
Une récente méta-analyse des essais randomisés contrôlés (publiés et non publiés) vient de paraître dans le British Medical Journal : « En comparant les personnes diabétiques qui ont reçu une alimentation dite de contrôle, et celles qui ont adhéré à une alimentation faible en glucides, les chercheurs constatent une amélioration considérable sur des paramètres clés du diabète comme le taux d’hémoglobine glyquée, la perte de poids ou encore le taux de triglycérides. En comparaison avec le groupe contrôle, les chances relatives de connaître une phase de rémission (ou rééquilibrage) de leur diabète (caractérisée par le passage de l’hémoglobine glyquée sous le seuil de 6,5 %) chez les patients suivant un régime low carb étaient augmentées de 53 à 83 % ». À première vue, cela ressemblerait à une piste intéressante pour l’équilibre du diabète, mais malheureusement cela n’est valable que sur les 6 premiers mois, car par la suite les données se dégradent et les bénéfices ne sont plus significatifs. En effet, les études ont montré une diminution significative de l’HbA1c sur une période de 3 à 6 mois avec la diète cétogène. Cependant, cette différence n’était plus présente après 1 an. On constate également une baisse de la médication antidiabétique à court terme avec la diète cétogène, mais les résultats à long terme sont contradictoires.
A contrario, on remarque une augmentation du LDL Cholestérol car le régime cétogène oblige à la consommation importante de gras or, peu d’importance est accordée au type de gras consommé. Et malheureusement, les acides gras saturés présents dans les produits d’origine animale tels que les viandes rouges, la crème et le beurre, la charcuterie, le fromage représentent des facteurs de risques reconnus de maladies cardiovasculaires. Il serait intéressant que des études évaluent l’effet sur les lipides sanguins d’une diète cétogène en fonction de sa composition en différents types de graisses.
Enfin, le risque d’hypoglycémie est non négligeable, d’où l’importance de toujours échanger avec son médecin, endocrinologue avant de se lancer dans de telle pratique.
Plusieurs chercheurs s’inquiètent de ses impacts potentiellement néfastes sur la santé. La faible consommation de certains aliments comme les fruits, les légumes et les produits céréaliers (dont les effets protecteurs contre certaines maladies cardiovasculaires et le cancer sont reconnus) pourrait également entraîner des déficiences en certains minéraux, vitamines et antioxydants à moyen terme. Outre la constipation chronique, le manque de fibres de cette diète pourrait générer d’autres effets négatifs sur la santé intestinale en perturbant le microbiote (flore intestinale). Ce déséquilibre pourrait ainsi diminuer l’efficacité du système immunitaire. Pour finir, se lancer dans un régime implique des modifications des habitudes alimentaires. Plus elles sont drastiques, plus elles sont difficiles à tenir sur le long terme et ont également tendance à exclure socialement du partage d’un repas convivial. Cela devient donc difficile de tenir le cap sur le long terme. D’autant plus que le sucre est banni et qu’il faut rappeler que notre cerveau réagit très mal à la frustration que peut engendrer ce type de comportement. Cela peut amener des envies irrépressibles, des pertes de contrôle et de la surconsommation.
En conclusion, les régimes pauvres en glucides ne semblent apporter un bénéfice que pendant quelques mois. En cause : la modification des habitudes alimentaires non soutenables à long terme et une non prise en compte du plaisir alimentaire. L’alimentation équilibrée qui est préconisée pour les patients diabétiques, prenant en compte tous les aspects de l’acte alimentaire (nourrir, réjouir, réunir) semble pour l’heure le plus efficace à long terme.
Sources :
https://www.diabete.qc.ca/fr/vivre-avec-le-diabete/alimentation/trucs-et-conseils/la-diete-cetogene/
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