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Portraits d’infirmières : un rôle primordial et un soutien indispensable

Hiver 2020 - Lettre n°36
#Témoignage #infirmiere

Le 14 novembre a marqué, comme chaque année, la Journée Mondiale du Diabète. La Fédération Internationale du Diabète et l’Organisation Mondiale de la Santé ont choisi en 2020 de mettre en lumière le rôle central que joue le personnel infirmier dans la prise en charge des personnes atteintes de diabète. À cette occasion, nous vous proposons les portraits de Nathalie, Mélanie et Valérie, 3 infirmières aux profils, parcours et lieux d’exercice différents mais toutes motivées par une même ambition : aider chaque patient à mieux vivre son diabète au quotidien !

 

NATHALIE F., INFIRMIÈRE D’ÉDUCATION EN DIABÉTOLOGIE À MARSEILLE AU SEIN DES HÔPITAUX LA CONCEPTION ET SAINTE MARGUERITE DANS LE SERVICE DU PR RACCAH.

Après avoir obtenu mon Diplôme d’infirmière en 2011, j’ai effectué un Master en santé publique à la Faculté de Médecine de la Timone à Marseille afin de développer l’éducation thérapeutique (ETP) dans ma pratique et de m’orienter vers un poste d’éducation. Le poste que j’occupe est principalement dédié aux patients porteurs de pompe à insuline.

Décrivez-nous une journée type
Les journées ne se ressemblent pas et sont en général très variées ! L’accueil du patient à l’hôpital de jour (HDJ) débute par le prélèvement d’un bilan sanguin puis en fonction des besoins du patient, je vais : • Réaliser une HbA1c à l’aide du DCA1, prendre les constantes, décharger les courbes glycémiques et faire une « pré-lecture » des données avec le patient.

  • Mener une séance d’éducation individuelle ou collective : mise sous pompe en ambulatoire, changement de pompe, évaluation annuelle de la pompe, initiation aux capteurs de glycémie, les protocoles de recherche (nouvelles technologies), stage d’insulinothérapie fonctionnelle. Toutes ces séances sont menées avec l’équipe pluridisciplinaire du service.
  • Participer aux procédures pour les pompes à insuline implantées, en binôme avec les médecins, à l’HDJ : rinçage et remplissage. En fin de journée, après avoir libéré les patients, je termine par les transmissions pour la traçabilité de nos activités.

Pourquoi la diabétologie ?
Je suis tombée dans le « bain » de la diabétologie un peu par hasard en participant à une colonie de vacances AJD (Associations pour les jeunes diabétiques) à Mimet, en tant qu’infirmière ayant le BAFA. L’association organise des colonies de vacances pour les enfants et jeunes diabétiques et j’ai été impressionnée par ces enfants qui géraient et manipulaient leur pompe, leurs injections et pratiquaient l’insulinothérapie fonctionnelle de manière très autonome. J’y ai découvert une spécialité très humaine et une approche centrée sur le patient où l’ETP prend tout son sens.
En effet, l’ETP est au coeur de notre prise en charge en diabétologie : on peut ainsi développer des outils et forger une alliance thérapeutique avec le patient à l’aide de l’équipe pluridisciplinaire (le médecin, la diététicienne, la secrétaire, l’infirmière, la psychologue… chacun a une place complémentaire). Cette spécialité est passionnante car elle évolue beaucoup, surtout actuellement avec l’arrivée de nombreuses innovations thérapeutiques, comme l’arrivée du pancréas artificiel, les nouvelles pompes, les nouveaux capteurs de glycémie, etc. C’est de l’espoir pour nos patients !

Parlez-nous de votre expérience en période de COVID-19
Il y a eu la 1ère vague de la COVID-19 qu’on ne connaissait pas du tout… Dans nos services, on a dû déprogrammer tous les soins non urgents (les consultations et les hôpitaux de jour). Une partie de l’équipe a été réquisitionnée en service COVID et je suis donc allée en service COVID-gynéco dans notre hôpital : ceci m’a permis de découvrir une autre spécialité et cette expérience s’est avérée enrichissante malgré le climat anxiogène à l’hôpital. En parallèle, les consultations ont été assurées par l’équipe médicale en développant les téléconsultations.
Les secrétaires ont eu un rôle aussi important dans l’organisation de ces téléconsultations que dans le contact à distance avec les patients. La 2ème vague a changé moins de choses dans notre organisation car les hôpitaux de jour, les séances d’éducation et consultations sont assurés tant qu’on le peut. Nous respectons évidemment les protocoles sanitaires mis en place par l’hôpital : par exemple, pour les hospitalisations et l’HDJ, nous demandons un test PCR avant de rentrer à l’hôpital.
Nous voulons maintenir le plus possible le contact avec les patients, en rendez_vous ou par téléphone. Nous sentons que beaucoup ont surtout besoin d’être écoutés et rassurés.

1 Méthode utilisée pour la réalisation de tests capillaires 

 

MÉLANIE L., INFIRMIÈRE CONSEIL CHEZ ASDIA ET RÉFÉRENTE MÉTIER RÉGIONALE DIABÈTE

J’ai été pendant 10 ans infirmière d’éducation dans le service de diabétologie à l’hôpital de Laval. Depuis 8 ans, je suis infirmière conseil chez ASDIA sur Laval (ASDIA ouest).

Décrivez-nous une journée type
Mes journées sont très variées ! Je fais des entretiens de suivi chez les patients diabétiques sous pompe à insuline en Mayenne et dans les départements voisins. Je m’assure que le matériel est bien conforme. Je visite aussi nos médecins prescripteurs pour parler de leurs patients et pouvoir monter ensemble des projets d’éducation. Mon dernier projet par exemple : collaborer avec un coach sportif et offrir des séances de sport individuelles aux nouveaux patients sous pompe.
Pour les nouveaux patients que les diabétologues nous confient, nous les formons, les éduquons et les accompagnons à être autonomes avec leur matériel. J’ai donc un lien de proximité avec le service de diabétologie de Laval.
Je forme également de temps en temps les cabinets d’infirmiers libéraux qui interviendront chez les patients. Enfin, je fais de la formation au sein de ASDIA, je forme les nouveaux arrivants dans la région ouest et je participe à la formation continue de l’entreprise.

Pourquoi la diabétologie ?
Comme dans toutes les maladies chroniques, la pluridisciplinarité et le psychosocial sont des piliers de la prise en charge. Ce que j’aime dans la diabétologie c’est le fait qu’il y ait autant de diabètes qu’il y a de diabétiques, alors on ne s’ennuie pas ! La prise en charge doit être globale.
En tant qu’infirmières, nous devons toujours nous adapter aux patients, aux aidants, aux médecins, au diabète, etc. Nous devons être à l’écoute et accompagner. Le chef de bord c’est le patient, c’est lui qui sait. Nous, nous accompagnons par l’éducation thérapeutique.
Je collabore aussi avec les médecins, les infirmières des services ou des cabinets libéraux, les diététiciens et même un coach sportif depuis peu ! Nous devons toujours être formées aux innovations techniques et technologiques des pompes à insuline et des capteurs de glucose. Pour résumer en trois mots ce que j’aime en diabéto : ACCOMPAGNER, ECOUTER, M’ADAPTER. Et ce que j’aime dans mon métier c’est tout ça, plus l’autonomie et la confiance que l’on me porte dans mon entreprise.

Parlez-nous de votre expérience en période de COVID-19
 Et bien pendant la période de COVID, on doit encore plus S’ADAPTER. Les patients ont besoin d’être rassurés car ce sont des patients « à risque » alors on écoute et on rassure. Il est important pour moi d’être proche de mes collègues à l’hôpital qui ont besoin aussi de verbaliser dans cette période de crise.
Ce qui est plus difficile c’est de faire des entretiens téléphoniques (comme pendant le confinement) : le non-verbal n’y est pas et la télémédecine doit être plus présente. En présentiel, on ressent davantage les angoisses et les doutes des patients. Enfin, on a dû créer rapidement des nouveaux protocoles pour faire de l’ambulatoire à la demande des centres par exemple.

 

VALÉRIE P., INFIRMIÈRE COORDINATRICE AU SEIN DU RÉSEAU DE SANTÉ REDOM

Après une formation initiale en comptabilité, et plusieurs années d’activité en gestion du personnel au sein d’une entreprise, j’ai finalement pris conscience que ce domaine m’ennuyait. J’ai donc repris mes études via un IFSI pour devenir Infirmière Diplômée d’Etat (IDE). Après l’obtention de ce diplôme, j’ai intégré la clinique ADASSA à Strasbourg, où j’ai eu l’opportunité de faire le Diplôme Universitaire de diabétologie et de suivre la formation en ETP. D’abord en service de médecine-diabétologie et en « hôpital de jour », puis référente en éducation thérapeutique, j’ai coordonné « l’hôpital de semaine de diabétologie ». Pour finalement, quelques années plus tard, rejoindre les équipes du REDOM, réseau de santé d’éducation thérapeutique qui accompagne les patients atteints de diabète, d’obésité et/ou de maladies cardiovasculaires dans leur suivi et leur prise en charge. Travaillant en lien avec des médecins, infirmiers, diététiciens, psychologues, éducateurs médicaux-sportifs, ce poste répond à mes attentes.

Décrivez-nous une journée type
Mon quotidien professionnel au sein du réseau de santé REDOM m’offre une grande diversité de tâches : entretien inclusif avec les patients, diagnostic éducatif, consultation de suivi, bilans, ateliers, participation régulière aux réunions pluridisciplinaires pour définir le plan personnalisé de santé des patients au sein de nos locaux et à travers tout le Bas-Rhin. Ainsi que les activités de prévention : les dépistages du diabète et par FibroScan, l’animation de formations pour les professionnels de santé et le grand public… Mon métier d’IDE m’offre énormément d’opportunités et notamment celle de découvrir de nouveaux horizons. J’ai notamment pu découvrir le versant libéral, en effectuant des remplacements en tant qu’infirmière libérale. Curieuse, j’aime me former à différentes disciplines annexes :

  • en intégrant le réseau, j’ai suivi une formation de longue durée sur mon temps libre pour être praticienne de shiatsu ;
  • dans le cadre du réseau, j’ai suivi différentes formations sur l’entretien motivationnel, la prise en charge psychologique, le microbiote, la micronutrition, l’initiation à l’hypnose…

Pourquoi la diabétologie ?
J’hésitais, dans le cadre de mes études, de la spécialité à choisir. Mais c’est au cours d’un stage en service de diabétologie que je me suis rendue compte que j’avais trouvé ma voie. J’ai toujours été très intéressée par l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) pour ses dimensions pédagogiques, psychologiques et l’écoute qui est accordée aux patients.

Parlez-nous de votre expérience en période de COVID-19
Avec le confinement et le contexte sanitaire actuel, j’ai découvert la téléconsultation : les patients sont très demandeurs et ont besoin d’être rassurés, d’être contactés pour entretenir le lien. Bien entendu, en tant qu’IDE, je me suis sentie très concernée par la crise qui nous a touchée. Je me suis d’ailleurs portée volontaire en parallèle sur le site de l’ARS Grand Est.

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