Au service du patient via des activités de : recherche en laboratoire, valorisation avec la création de start-up, télémédecine, prévention & dépistage, formation & congrès
Face à ce défi, le CeeD et l’Université de Strasbourg unissent leurs efforts
Laboratoire de recherche translationnelle, le CeeD associe médecins et chercheurs
Les travaux de recherche de l’équipe du CeeD s’orientent autour de grandes thématiques, qui connaissent aujourd’hui de réelles avancées
Chaque année, le CeeD fait appel à des experts scientifiques pour évaluer, valider et orienter les projets de recherche
Retrouvez les publications de l’ensemble de l’équipe du CeeD
Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
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Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Dr Stéphanie Dal
Le microbiote est considéré aujourd’hui comme le second cerveau du corps humain. Son hétérogénéité, sa complexité et sa diversité de localisation en font un leader de la médecine personnalisée de demain. le microbiote intestinal est notamment perçu comme un véritable organe extériorisé, placé dans un organisme hôte. les recherches de ces dernières années ont démontré un lien entre ce microbiote et le développement des troubles métaboliques associés à l’obésité (syndrome métabolique, diabète de type 2).
Le microbiote se constitue au moment de la naissance par contact avec la flore vaginale maternelle ou les micro-organismes environnants lors de césarienne. Il va être influencé pendant les premières années de vie par la diversification alimentaire, l’hygiène et l’environnement de vie pour trouver un équilibre qualitatif et quantitatif unique, telle une empreinte digitale. Les animaux ainsi que les êtres humains vivent en réel équilibre (en symbiose) avec ces microorganismes intestinaux.
Alors que cette flore microbienne est connue depuis plus d’un siècle, le programme européen MetaHIT, lancé en 2008 (Métagénomique du tube digestif humain) et publié dans le prestigieux journal Nature en 2010, a permis de réaliser le premier catalogue du génome bactérien intestinal (le métagénome). On sait aujourd’hui que cette flore détient un rôle dans différentes fonctions : digestive, métabolique, immunitaire, neurologique… Il semblerait que le microbiote soit capable de moduler le métabolisme de l’hôte en modifiant l’absorption des nutriments et le stockage d’énergie. C’est ainsi que des souris anéxiques (sans bactéries) ne prennent pas de poids lorsqu’elles sont nourries avec une nourriture obésogène mais à l’inverse, développent une obésité très rapidement après l’implantation de microbiote provenant de souris obèses. Ainsi, il est envisageable de penser que le développement futur des maladies métaboliques puisse prendre racine aux cours des premières années de vie.
Aujourd’hui il est possible de classer les individus suivant trois grands groupes de bactéries dont l’un serait caractérisé comme obésogène voire diabétogène. Ainsi, la mise en évidence de biomarqueurs par l’analyse métagénomique intestinale (méthode pour déterminer le contenu génétique issu de l’intestin) permettrait de prédire l’apparition de maladies métaboliques. Encore plus surprenant, une équipe française propose la détection d’ADN bactériens dans le sang chez l’Homme pour prédire le diabète de type 2, 6 ans avant son diagnostic clinique classique.
En Chine, cette technique consistant en l’introduction des selles de donneurs sains dans le tube digestif d’un patient, existe depuis le 6e siècle. Aux Etats-Unis, elle est développée dès la fin des années 1990 et deux banques de dons s’ouvrent en 2012. En France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) encadre, depuis fin 2013, la pratique par des recommandations nationales répondant à un enjeu de santé publique. Des travaux ont démontré l’intérêt de cette innovation thérapeutique dans l’augmentation, certes modeste mais significative, de la sensibilité à l’insuline.
En partant du principe qu’un changement de l’écologie intestinale peut favoriser des bactéries, à l’origine de l’apparition et du développement du diabète, il est tout à fait concevable que d’autres bactéries puissent produire un effet protecteur contre le diabète, ne serait-ce qu’en entrant en compétition avec des espèces ou souches indésirables. Ainsi, deux stratégies thérapeutiques peuvent être envisagées pour agir sur cette biodiversité : une approche probiotique (l’on transfère directement dans l’intestin de l’hôte les groupes bactériens) et une approche prébiotique (manipulations nutritionnelles à base de compléments alimentaires) permettant de prendre en charge ce changement d’écologie intestinale afin de restaurer les fonctions saines de ce nouvel organe métabolique. Il a été montré qu’il est tout à fait possible d’obtenir, par l’administration de probiotiques à des rats, des effets anti-inflammatoires et des effets protecteurs des cellules pancréatiques, indiquant un risque réduit de développer un diabète.
Aujourd’hui, grâce aux technologies de plus en plus performantes et innovantes, l’idée de développer des stratégies nutritionnelles personnalisées de prise en charge, dès le plus jeune âge, semble ouvrir des perspectives intéressantes pour améliorer la santé métabolique des patients obèses et diabétiques.
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