Au service du patient via des activités de : recherche en laboratoire, valorisation avec la création de start-up, télémédecine, prévention & dépistage, formation & congrès
Face à ce défi, le CeeD et l’Université de Strasbourg unissent leurs efforts
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Les travaux de recherche de l’équipe du CeeD s’orientent autour de grandes thématiques, qui connaissent aujourd’hui de réelles avancées
Chaque année, le CeeD fait appel à des experts scientifiques pour évaluer, valider et orienter les projets de recherche
Retrouvez les publications de l’ensemble de l’équipe du CeeD
Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
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Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Professeur Antoine Avignon, Service Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition, CHU de Montpellier
Les Maladies Chroniques Non Transmissibles ou MCNT (accidents vasculaires cardiaques ou cérébraux, cancers, maladies respiratoires chroniques et diabète) représentent le défi de santé du 21ème siècle. Si elles n’empêchent pas nécessairement de vivre une vie que l’on peut considérer comme « normale », elles ont très souvent un impact négatif sur le sentiment de bien-être avec une réduction de la qualité de vie et de l’humeur.
À même niveau de gravité ou d’incapacité de la maladie, cet impact est variable d’une personne à l’autre et dépend fortement de facteurs psychologiques comme la perception de la maladie, les stratégies d’adaptation, l’auto-efficacité, la flexibilité psychologique et la régulation des émotions. La méditation peut-elle constituer une réponse aux MCNT ?
Si l’on parle communément de « la » méditation, il en existe cependant de très nombreuses formes. De façon schématique, la méditation peut être catégorisée en attention focalisée (samatha), pleine conscience (samma-samati), amour bienveillant et pleine conscience (Metta). L’attention focalisée consiste à se concentrer sur la respiration ou sur un objet, un son, une sensation, une visualisation, une pensée, un mot ou une phrase répétée (mantra). Lorsque l’esprit s’échappe, le méditant en prend note et apprend à le ramener avec bienveillance vers l’objet de méditation. Dans la pleine conscience, le méditant s’efforce d’être dans le moment présent et conscient des sensations internes, des pensées et des stimuli externes, sans être absorbé ou distrait par eux. Pour Jon Kabat- Zinn, la pleine conscience est « l’état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie instant après instant »1. Dans l’amour bienveillant et la compassion, le méditant cultive un sentiment de bienveillance envers soi-même et tous les êtres vivants. Ces trois formes de méditation peuvent se compléter, la méditation samatha permettant d’apaiser l’esprit pour concentrer son attention sur tout ce qu’on peut vivre : sensations, perceptions, pensées, idées, bruits, etc. Il s’agit d’acquérir une vision pénétrante que va venir enrichir la méditation Metta.
La méditation, pratique spirituelle ancestrale, s’est implantée dans le monde anglo-saxon dans les années 80. C’est à cette époque que Jon Kabat-Zinn, chercheur en biologie moléculaire au MIT à Boston, féru de méditation et de yoga, propose un protocole épuré de toute référence religieuse, le Mindfulness Based Stress Reduction (réduction du stress par la pleine conscience) ou MBSR (voir encadré), permettant une évaluation rigoureuse des effets sur la santé. Le MBSR a rapidement démontré son efficacité dans la diminution des récidives dépressives et par la suite dans de nombreux domaines (sommeil, douleur, réponse immunitaire et bien-être chez les personnes vivant avec une MCNT). Il faudra attendre la fin des années 2000 pour que la méditation s’implante réellement en France, notamment dans le domaine des soins sous l’impulsion de Christophe André, psychiatre à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris.
Depuis une vingtaine d’années, les études sur la méditation se multiplient, un grand nombre portant sur ses effets au niveau du cerveau, montre que la méditation met en jeu des régions du cerveau qui régulent l’attention et les émotions. Les apports de la neuroimagerie sont importants et mettent en évidence des effets de la méditation sur la plasticité cérébrale, faisant augmenter de volume et rendant plus active certaines zones alors que d’autres voient leur volume et leur activité diminuer. Les effets sont marqués chez les grands méditants (moines tibétains avec plusieurs milliers d’heures de méditation), mais des programmes courts, sur quelques semaines, montrent déjà des effets. Une étude randomisée récente comparant un programme de MBSR à un programme d’éducation à la gestion du stress montre par exemple que le MBSR est associé à une augmentation du subiculum (partie inférieure de l’hippocampe, structure du système limbique) et à une réduction de sa connexion avec les régions occipitales latérales en corrélation avec une diminution de l’anxiété 2. Dans une autre étude, un programme d’attention focalisés de 7 semaines induit des changements structuraux de la matière grise dont l’impact général pourrait refléter des résultats plus généraux liés à la santé et au bien-être3.
La souffrance liée à la maladie chronique est souvent secondaire à des difficultés d’acceptation et à une tentative rigide et inflexible de lutter contre les expériences aversives. La thérapie d’acceptation et d’engagement (Acceptance and Commitment Therapy, ACT) est une thérapie cognitivo-comportementale de la 3ème vague qui s’appuie sur la pleine conscience. Elle vise à augmenter la flexibilité psychologique. Avec l’ACT, les personnes apprennent que les tentatives rigides d’évitement expérientielle (refuser la maladie) sont problématiques, à prendre conscience de leurs expériences intérieures et extérieures, à laisser de la place à ce qui ne peut être changé, y compris les sensations désagréables (acceptation), à identifier leurs valeurs de vie (ce qui est important pour eux) et à engager des comportements cohérents avec celles-ci. En augmentant la flexibilité psychologique, l’ACT peut conduire à une meilleure autogestion de la maladie4.
Au-delà des effets psychologiques, un certain nombre d’études montre des effets favorables de la méditation sur la pression artérielle, le rythme cardiaque, les marqueurs de l’inflammation, l’activité des télomérases (antivieillissement), une amélioration de l’HbA1c dans le diabète et la composition corporelle. Ces résultats ont conduit l’American Heart Association et l’American Stroke Association à considérer la méditation comme un complément raisonnable à la réduction des risques cardiovasculaires tout en soulignant que des études complémentaires sont nécessaires5.
1 J Kabat-Zinn. An outpatient program in behavioral medicine for chronic pain patients based on the practice of mindfulness meditation: theoretical considerations and preliminary results. Gen Hosp Psychiatry . 1982 Apr;4(1):33-47 2 Sevinc G et al. Hippocampal circuits underlie improvements in self-reported anxiety following mindfulness training. Brain Behav. 2020 Jul 23;10(9):e01766. 3 Lenhart L et al. Cortical reorganization processes in meditation naïve participants induced by 7 weeks focused attention meditation training. Behav Brain Res. 2020 Oct 1;395:112828. 4 Graham CD et al. A systematic review of the use of Acceptance and Commitment Therapy (ACT) in chronic disease and longterm conditions. Clin Psychol Rev. 2016 Jun;46:46-58. 5 Levine GN et al, Meditation and Cardiovascular Risk Reduction: A Scientific Statement From the American Heart Association. J Am Heart Assoc. 2017 Sep 28;6(10)
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