Au service du patient via des activités de : recherche en laboratoire, valorisation avec la création de start-up, télémédecine, prévention & dépistage, formation & congrès
Face à ce défi, le CeeD et l’Université de Strasbourg unissent leurs efforts
Laboratoire de recherche translationnelle, le CeeD associe médecins et chercheurs
Les travaux de recherche de l’équipe du CeeD s’orientent autour de grandes thématiques, qui connaissent aujourd’hui de réelles avancées
Chaque année, le CeeD fait appel à des experts scientifiques pour évaluer, valider et orienter les projets de recherche
Retrouvez les publications de l’ensemble de l’équipe du CeeD
Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
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Maladie silencieuse et indolore, une réelle épidémie mondiale.
Ludivine Choteau et Ulker Huck, Centre des troubles du sommeil et CIRCSom, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
La lumière représente une petite tranche du spectre de rayonnement électromagnétique et correspond au spectre visible auquel les récepteurs visuels sont sensibles. La gamme de longueur d’ondes à laquelle l’œil est sensible s’étend du violet jusqu’au rouge. Les longueurs d’ondes plus courtes (ultraviolets) ou plus longues (infrarouges) sont invisibles.
Il est ainsi tout naturel que la lumière ait été décrite dans un premier temps par sa fonction visuelle avec la description de deux types de photorécepteurs :
Ce n’est qu’en 2002 qu’ont été découvertes les cellules ganglionnaires à mélanopsine dans la rétine. Elles sont localisées dans la couche interne de la rétine et sont photosensibles (sensibles aux rayonnements lumineux) grâce à un photopigment appelé mélanopsine. Elles présentent une sensibilité maximale au spectre de lumière bleue (pic de sensibilité à 460-480nm). Cette découverte a permis ainsi de mettre au jour les fonctions non visuelles de la lumière qui jouent un rôle différent, mais tout aussi important que la fonction visuelle.
La principale fonction non visuelle de la lumière est la fonction circadienne, basée sur un cycle de 24 heures, où l’alternance lumière/obscurité est le principal donneur de temps. Elle intervient dans la régulation de l’horloge circadienne principale qui assure le rôle de chef d’orchestre pour entraîner et synchroniser les différents rythmes de notre organisme et assurer un fonctionnement optimal de notre corps.
Toutes les fonctions de notre organisme sont soumises au fonctionnement circadien avec certaines plus faciles à mettre en évidence telles que la température corporelle centrale ou le rythme veille/sommeil. Notre métabolisme (comprenant la sécrétion de l’hormone de croissance, des hormones de la satiété et de la faim…), notre système immunitaire et notre humeur sont aussi soumis au rythme des 24 heures.
Le signal de l’horloge principale est transmis à l’organisme par la sécrétion de la mélatonine. Cette sécrétion se fait durant la période nocturne : elle disparaît immédiatement lorsqu’elle est exposée à la lumière. La mélatonine est ainsi le messager indiquant à l’organisme la durée des périodes nocturnes et diurnes.
Comme évoqué précédemment, la lumière agit sur l’horloge circadienne principale avec un effet qui sera opposé en fonction du moment d’exposition :
Tout cela peut provoquer des troubles du rythme circadien où l’horloge principale de la personne est en décalage par rapport à son environnement. Le cas le plus typique est le syndrome de retard de phase plus fréquemment rencontré chez l’adolescent et le jeune adulte et qui se caractérise par des difficultés d’endormissement et de réveil matinal avec des répercussions pendant la journée impactant le fonctionnement de la personne (fatigue, somnolence, difficultés de concentration, troubles de l’humeur). La luminothérapie(1) est alors proposée le matin afin d’avancer la phase circadienne de l’horloge principale. Elle est également le traitement de référence de la dépression saisonnière. En effet, la lumière joue un rôle direct sur la vigilance, l’humeur et la cognition.
La lumière bleue a gagné beaucoup d’intérêt avec la découverte des fonctions non visuelles de la lumière. Elle a été appliquée dans différentes conditions en particulier pour ses effets directs sur la vigilance dans le cadre du travail posté et du travail de nuit. En parallèle, elle soulève des interrogations concernant ses potentiels effets secondaires. Ces inquiétudes s’inscrivent dans le cadre d’une modification rapide et substantielle de l’environnement lumineux de l’homme avec une exposition quotidienne et en dehors de la période diurne à de la lumière artificielle.
Ce constat concerne toutes les tranches de la population avec une plus grande vulnérabilité chez les enfants, les adolescents et les travailleurs à horaires atypiques. Ainsi, l’exposition aux écrans des adolescents la nuit génèrent des troubles du sommeil, des difficultés attentionnelles et scolaires, des problèmes relationnels, etc. Le travail posté est reconnu comme un facteur de risque de cancer du sein chez la femme. L’hypothèse avancée est une réduction de l’amplitude de la sécrétion de la mélatonine (et par conséquent une réduction de ses vertus anti-oxydantes) suite à une exposition à la lumière durant la période nocturne. Les troubles du rythme circadien sévères représentent aussi un facteur de risque pour le diabète de type 2.
Enfin, une inquiétude concernant le risque potentiel de toxicité rétinienne de la lumière bleue du fait de sa proximité aux rayonnements UV, ayant généré la commercialisation des lunettes « anti-lumière bleue », est souvent mise en avant. Cette toxicité potentielle n’est cependant pas démontrée aux intensités auxquelles nous pouvons être exposés.
Il serait nuisible de se priver de la lumière bleue contenue dans la lumière du jour, au vu de ses différentes fonctions sur notre organisme. L’attitude adaptée serait d’avoir conscience de ses effets bénéfiques mais aussi potentiellement délétères en cas d’exposition à une période inadaptée ou une exposition excessive qui peuvent alors perturber le fonctionnement de l’horloge circadienne.
(1) La luminothérapie consiste à exposer les yeux à une lumière d’intensité et de spectre lumineux spécifique sur une durée et une période de la journée bien définie.
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