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Épidémiologie

Diabète de type 2 : un risque accru pour les personnes de petite taille ?

M.W.

Hiver 2019 - Lettre n°32
#Diabète #taille

Une étude portée par une équipe du German Institute of Human Nutrition basé à Postdam et publiée dans la revue européenne de référence « Diabetologia » suggère que les personnes de petite taille ont davantage de risques de développer un diabète de type 2. Plusieurs facteurs de risque ont déjà été identifiés dans le développement de ce diabète (prédisposition génétique, obésité, sédentarité…), mais il y en a probablement beaucoup d’autres, parmi lesquels la taille.

Mais comment en sont-ils arrivés là ?

L’équipe de chercheurs allemands a passé au crible  les dossiers médicaux de 2 500 personnes âgées de 35 à 65 ans, sur une durée de 7 ans. Sur cet échantillon, 800 ont développé la maladie au cours de l’étude (soit 32%). Après examens des données physiques et autres analyses de sang, les chercheurs ont remarqué que plus une personne était petite, plus elle risquait d’être touchée. Plus précisément, on apprend que chaque augmentation de 10 centimètres de la taille était associée à une réduction de 41% du risque de développer un diabète de type 2 chez les hommes. Chez les femmes, les risques étaient réduits de 33%.

Ce n’est ici qu’une association. Les raisons de ce lien ne sont pas encore totalement comprises, mais les chercheurs ont remarqué que les personnes de petite taille avaient tendance à avoir davantage de graisse dans le foie. Ils se sont également aperçus que le fait d’avoir des jambes plus courtes (par rapport au torse) était lié à un risque plus élevé, en particulier chez les hommes.

Cette diminution des risques pourrait provenir du fait que les personnes plus grandes « stockeraient moins de graisse dans leur foie et auraient un profil cardiométabolique plus favorable », justifient les chercheurs. D’une part, les personnes de grande taille auraient une meilleure fonction de leurs cellules bêta pancréatiques. D’autre part, un profil cardiométabolique favorable (tour de taille, pression artérielle, taux de sucre et de triglycérides dans le sang normaux…) diminue fortement les facteurs de risque de plusieurs pathologies cardiométaboliques comme les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies hépatiques ou encore les apnées du sommeil. À l’inverse, un tour de taille élevé (à savoir supérieur à 80 cm pour les femmes et 94 cm pour les hommes, seuils définissant l’obésité abdominale) indique qu’une quantité importante de graisse est stockée dans la ceinture abdominale, ou que le foie est engorgé ou graisseux. Cela représente un risque majoré de maladies cardiovasculaires, de pathologies du foie (maladie du foie gras ou du soda), de diabète ou d’obésité.

Au regard de ces résultats, les chercheurs préconisent que les personnes plus petites fassent l’objet d’une « surveillance plus étroite pour les facteurs de risque de diabète et de maladies cardiovasculaires ».

 

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