Soins

« Ce qu’il ne faut pas dire à un patient diabétique »

Été 2018 - Lettre n°26
#Diabète de type 2 #Témoignage #Patients diabétiques #Conseil #Maladie complexe

De son voyage aux États-Unis, une de nos collaboratrices nous a rapporté comme souvenir un article d’une revue spécialisée intitulé « Ce qu’il ne faut pas dire à un patient diabétique », écrit par Ilene Raymond Rusch, une écrivaine spécialisée dans la science et la santé, elle-même atteinte de diabète de type 2. Cet article, appuyé par des témoignages de psychanalystes, fait la part belle aux idées reçues et aux petites phrases vexantes, que doivent supporter quotidiennement les patients et qui les stigmatisent.

Nous avons souhaité vous en faire partager ci-après une petite traduction. Famille, amis, soignants… ces quelques conseils nous donnent à réfléchir !

« Devrais-tu manger ça ? », Andrea Braverman, 57 ans, atteint d’un diabète de type 1 a souvent eu droit à ce genre de questions… et bien plus encore !
« Si tu ne mangeais pas autant de sucre, tu ne serais pas diabétique ! »,
« Si tu suivais ton régime et faisais de l’exercice, tu soignerais ton diabète ».

Un sondage mené par l’institut Wakefield Research auprès de patients diabétiques a révélé que 76% d’entre eux se sont déjà sentis jugés par leur famille ou amis sur la manière dont ils gèrent leur maladie.

Quelques conseils pour éviter ce genre d’écueils :
Réfléchissez avant de parler : le diabète est plus complexe que vous ne le pensez !
En général, on en connaît plus aujourd’hui sur le diabète qu’il y a 30 ans, donc on se sent plus en capacité de faire des commentaires. Mais lire des articles occasionnellement ne permet pas de faire valoir une quelconque expertise : le diabète est une maladie très complexe et déroutante.
Certains patients peuvent tout faire correctement et avoir de mauvais résultats glycémiques. Les non-diabétiques supposent que si les patients suivaient les recommandations tout irait bien pour eux, mais ce n’est pas toujours le cas !
En effet, le fait d’avoir une bonne hygiène de vie ne constitue qu’une partie des facteurs influençant l’équilibre du diabète.

Les mots peuvent blesser
Certains patients peuvent intérioriser ces messages négatifs et se sentir coupables ou responsables (« Je n’ai que ce que je mérite »…).

Offrez une aide constructive
Les patients peuvent apprécier les remarques qui leur permettent de penser que vous vous associez à leurs peines, que vous êtes pleinement avec eux. Ainsi, si vous êtes le proche d’un patient diabétique, vous pouvez :

  • lui demander ce que vous pouvez faire pour l’aider, l’accompagner, lui faciliter les choses ;
  • reconnaître que le diabète est une maladie difficile à gérer, avec des hauts et des bas ;
  • l’accompagner dans le changement de comportement attendu en y prenant part (faire une marche après le repas, manger plus de légumes…).

Ne pas insister
Malgré vos bonnes intentions, votre ami ou membre de votre famille diabétique peut ne pas avoir envie (ou ressentir le besoin) de répondre à vos questions et d’accepter votre aide : « Ça me touche que tu te sentes concerné(e) par ma santé mais je contrôle la situation » ; « Je comprends ta curiosité, mais elle ne m’aide pas. Je gère mon diabète seul(e) depuis des années ».
Dans ce cas, respectez cette volonté et n’insistez pas.

M.W.

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