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Soins

Autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2 non traité par insuline

Dr Michel Gerson - Colmar

Automne 2017 - Lettre n° 23
#Auto-surveillance #Patient #Diabète de type 2 #Insuline

L’autosurveillance glycémique (ASG ) chez les patients diabétiques de type 2 non traités par insuline permet-elle d’améliorer l’équilibre glycémique ? C’est là une question discutée de longue date ! La réponse ne fait pas consensus en raison des résultats discordants des essais menés jusqu’ici. De plus, la taille, la durée et la qualité méthodologique de ces essais laissent souvent à désirer

C’est dire l’intérêt d’un nouvel essai randomisé, mené aux Etats-Unis, et remarquable par le nombre important de patients inclus (450) et sa durée (un an). Ces patients étaient suivis dans 15 cabinets de médecine générale de Caroline du Nord. L’âge moyen de ces patients était de 61 ans ; leur diabète avait été découvert en moyenne 8 ans auparavant et 75% d’entre eux pratiquaient l’autosurveillance glycémique (ASG) à l’inclusion. L’IMC moyen était de 33 et l’hémoglobine glyquée (HbA1c) moyenne de 7,5 %. Les participants ont été répartis en trois groupes :

  • pas d’ASG,
  • ASG quotidienne (une mesure par jour)
  • et ASG quotidienne «améliorée» : le lecteur délivre pour ces participants des messages personnalisés visant à les éduquer et les motiver

À la fin de l’essai, il n’y avait aucune différence significative entre les trois groupes ni pour l’HbA1c ni pour une échelle d’évaluation de la qualité de vie liée à la santé. Il n’y avait pas non plus de différence pour les taux de mise en route de l’insuline et de recours au système de santé, ni en termes d’effets indésirables. La différence d’HbA1c entre le groupe sans ASG et les groupes avec ASG est significative du 3ème au 9ème mois et de l’ordre de 0,2 à 0,3 %. La disparition de ce bénéfice est-elle seulement due à la baisse de l’observance constatée qui reflète celle de la vraie vie ? Ces résultats sont de nature à clore le débat en raison de la taille, de la durée et de la qualité de cet essai. Cet essai confirme ainsi que l’ASG systématique, quotidienne, routinière et non ciblée est inutile chez les patients diabétiques de type 2 non traités par insuline. Il faut donc réserver l’ASG aux situations au cours desquelles elle est utile, notamment :

  • pour rechercher ou confirmer des hypoglycémies chez des patients traités par insulinosécréteurs,
  • pour préparer la mise en route d’une insulinothérapie,
  • pendant les périodes de modification ou d’adaptation thérapeutique, P lors d’affections intercurrentes aiguës,
  • lors des changements d’alimentation ou d’activité physique.

Young LA, Buse JB, Weaver MA et al. Glucose self-monitoring in non-insulin-treated patients with type 2 diabetes in primary care settings: a randomized trial. JAMA Intern Med 2017. doi:10.1001/ jamainternmed.2017.1233.

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