Sport et santé

Activité physique et fluctuations glycémiques

Pr Michel Pinget

Automne 2015 - Lettre n°16
#Activité physique #Sport #Diabète #Glycémie #Bonne santé #Equilibre #Anti-stress

L’activité physique et le sport sont les meilleurs garants d’une bonne santé et chez le diabétique indispensables à un bon équilibre glycémique. Par la dépense énergétique qui leur est associée, par l’effet « anti-stress » bien connu, ils contribuent à faciliter le maintien de l’équilibre pondéral et améliorent la sensibilité à l’insuline. Nul aujourd’hui ne remet en cause ces bénéfices à long terme. Par contre, l’effet à court terme est moins évident, notamment sur le profil glycémique.

C’est ainsi que certains diabétiques voient leur glycémie évoluer de manière variable, et pas toujours sympathique, avec le même type d’activité et sans réelle explication possible. Bien plus des non diabétiques terminent un marathon avec une glycémie de 1,80g/l ou des coureurs cyclistes achèvent au sprint une étape du tour de France avec plus de 2g/l. Après une ascension de plus de 5 heures les diabétiques de type 1 ont une glycémie plus basse que celles des non-diabétiques qui les accompagnent.

Toutes ces expériences vécues attestent d’un autre phénomène, totalement physiologique, qui est l’effet protecteur de l’hyperglycémie aiguë face au stress. Tout individu, diabétique ou non, a, en effet, une tendance naturelle à augmenter sa glycémie pour mieux nourrir ses cellules quand celles-ci souffrent. Cette hyperglycémie, aiguë et transitoire, aide à surmonter toute forme de stress, qu’il soit lié à une maladie aiguë, un accident ou une intervention chirurgicale, mais aussi un stress émotionnel. Or l’exercice physique, a fortiori le sport et la compétition, comprennent une part de stress dont l’importance va dépendre de l’état physique et psychique du moment, du niveau d’activité, de la volonté de défaire son partenaire ou adversaire…

De ce fait, le profil glycémique pendant l’effort sera la combinaison de cette consommation énergétique et de la production de glucose pour lutter contre le stress, ce dernier paramètre étant très mal maîtrisable. Mais, même si la glycémie instantanée peut être décevante, le bénéfice à long terme est toujours là, car il ne dépend pas de cette courte période.

Il faut certes éviter l’accident aigu que représentent l’hyperglycémie sévère ou l’hypoglycémie, ainsi que d’être importuné par des effets indésirables (nausées).

Quelques règles de base qui restent toujours valables :

  • Après un effort prolongé de plus de 4 heures, il existe toujours une phase de récupération et c’est durant celle-ci que le risque hypoglycémique est le plus grand
  • Éviter de faire du sport après le dîner (risque de perturber le sommeil) ou durant une période de mauvaise couverture insulinique
  • Avoir si possible une glycémie entre 1,40 et 1,80g/l au moment de l’effort et pas d’acétone dans les urines (ou une acétonémie normale)

Le plus important est de se connaître le mieux possible et pour cela suivre les glycémies, idéalement avec un système de mesure en continu. Et surtout rechercher le plaisir plus que la performance.

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